Les activités aéroportuaires génèrent de multiples bruits. Les émissions sonores proviennent bien entendu des avions, mais pas seulement! Les activités logistiques qui gravitent autour d’un appareil sont également des sources d’émissions de bruit qui doivent être considérées. Il en va de même pour toute autre forme d’activité inhérente à la vie d’un aéroport (travaux, chauffage, ventilation, climatisation…). 

Sur une plateforme aéroportuaire, les bruits peuvent donc être classés en deux grandes catégories: 

  • Les bruits en vol (décollage, atterrissage, survol)
  • Les bruits au sol (roulage, attente, arrivée et départ, maintenance, travaux…)

Genève Aéroport minimise les nuisances en surveillant les sources d’émissions sonores et en engageant des actions de lutte contre le bruit.

Lire également
Lutte contre le bruit: 7 mesures prises par Genève Aéroport

Le bruit d'un avion en vol

Le fonctionnement du moteur et les frottements de l'air sont les deux principaux phénomènes produisant le bruit d'un avion. 

Sources principales de bruit du corps de l'avion
(bruit dû au frottement de l'air)

sources bruit avion

  • Avion au décollage
    Au décollage, ce sont principalement les moteurs qui sont à l'origine du niveau sonore.

  • Avion à l'atterrissage 
    Le bruit produit par le frottement de l'air devient une source émettrice non-négligeable, les moteurs fonctionnant généralement à bas régime.

    À l’aéroport de Genève, l’utilisation de l'inverseur de poussée (reverse) est interdit sauf en cas d’impératif de sécurité. Cette méthode, qui consiste en une déviation du flux d'air, permet de réduire la vitesse de l’avion lorsque les roues sont posées ainsi que la distance de freinage. Elle est particulièrement bruyante.

Le bruit au sol

Même si leurs effets en termes de nuisances sonores peuvent être limités par rapport au bruit des avions en vol, de nombreuses sources de bruit sont présentes sur une plateforme aéroportuaire: moteurs et moteurs auxiliaires, roulage sur le tarmac et les voies d'accès pour rejoindre la piste ou la place de stationnement, attente avant le décollage…

  • Avion en déplacement 
    Pour se déplacer seuls, les avions n’ont d’autre solution, pour le moment, que d’allumer leurs moteurs. Afin de réduire les nuisances sonores, les pilotes roulent avec un seul réacteur allumé jusqu’au début de la piste, puis allument le second.

  • Avion en stationnement
    Genève Aéroport demande aux pilotes d'éteindre l’APU (auxiliary power unit) lorsque l’avion est stationné. 

    L’APU est un turboréacteur qui se trouve dans le fuselage de l’avion. Il fournit l'énergie nécessaire à l'aéronef lorsque les moteurs sont éteints et lors de l'allumage des réacteurs. Il permet à l‘appareil de refroidir ou chauffer la cabine et de générer de l'électricité. Il est malheureusement polluant et très bruyant. 
    Les pilotes doivent se brancher directement aux prises 400Hz installées aux pieds des avions pour obtenir de l’électricité et aux systèmes d'air pré-conditionné pour avion (PCA) afin de chauffer ou refroidir la cabine.

 

  • Préparatifs du vol
    Les activités autour de l'avion lors de son arrivée ou avant son départ (dégivrage, chargement-déchargement des marchandises, ...) peuvent également provoquer du bruit.

  • Maintenance et réparations
    Les ateliers de maintenance et de réparation ainsi que les essais moteurs sont impératifs pour assurer la sécurité du vol mais ils constituent des sources de bruit additionnelles.

    Depuis 2016, les essais moteurs des avions de grande envergure ont lieu dans l’amortisseur de bruit construit dans la zone sud de la plateforme. Cette infrastructure permet d’absorber les émissions sonores. Les avions de plus petite envergure réalisent leurs essais moteurs dans une halle construite en 1985 dans la zone nord de la plateforme.

amortisseur de bruit essais moteurs

La perception du bruit des avions

L'exposition du bruit des avions est la résultante des niveaux sonores produits par l'appareil (moteurs et frottement de l'air) et de sa position dans l'espace par rapport au récepteur. Les obstacles entre le récepteur et l'avion vont aussi modifier le niveau sonore perçu.

Contrairement à la route ou au train, l'avion ne se déplace pas sur un chemin fixe (route, rail). Le milieu dans lequel il évolue (l'air) lui permet de se mouvoir en trois dimensions selon plusieurs degrés de liberté. De plus, un avion peu dériver à cause des masses d'air.

La position de l’avion est influencée par:

  • La météo
    Les conditions météorologiques influencent directement la position des avions et les zones exposées au bruit de plusieurs manières. Le vent dicte le sens de piste et peut provoquer des mouvements de translation, tandis que la température peut influencer la densité de l'air et donc l'altitude de l'avion.

  • Les impératifs de sécurité
    Certains nuages ou cellules orageuses ne peuvent être traversés, obligeant l'avion à modifier sa trajectoire. Le relief dicte aussi les routes à emprunter, alors que le trafic peut aussi contraindre un appareil à se dérouter.


Auteur

Anne-Elisabeth Celton

Rédactrice