Durant la période hivernale, le gel ou la neige peut compromettre la sécurité des avions. Dégivrer les aéronefs est alors une opération cruciale.
Ces dernières années, Genève Aéroport a opté pour des produits de dégivrage moins impactants pour l’environnement mais tout aussi efficaces.
Nous allons explorer dans cet article comment fonctionne le dégivrage, quelles sont les substances utilisées et comment elles sont transformées en biogaz.
Dégivrer des avions pour des vols sûrs
Lorsqu’un avion reste exposé à des températures froides, la glace ou la neige peut s'accumuler sur ses ailes, son fuselage et ses autres surfaces critiques.
Cela peut :- altérer l'aérodynamisme de l'appareil
- compromettre la sécurité au décollage
Pour éviter cela, une solution de dégivrage, telle que des mélanges de glycol, est appliquée sur les avions avant leur départ.
L'objectif est d'éliminer une accumulation de glace ou de neige sur les surfaces critiques.
>>> À Genève Aéroport, 2’142 avions (vols ligne et charter) ont été dégivrés durant l’année 2024.
Du glycol moins polluant à Genève Aéroport
Les produits glycolés propulsés sur les avions sont efficaces pour lutter contre le givre mais leur impact environnemental n’est pas négligeable. Pour cette raison, l’aéroport a procédé à des changements de produits ces dernières années.
- En 2023, l’aéroport a choisi un autre produit de dégivrage (type I), davantage biodégradable, avec une meilleure DCO (Demande chimique en oxygène) et DBO (Demande biochimique en oxygène).
Le type I, de couleur orange, est principalement constitué de glycol et d’eau. Il est appliqué sur l'avion pour enlever la neige et la glace existantes. - Pour la saison hivernale 2024-2025, un nouveau produit de dégivrage (type IV) avec une DCO (Demande chimique en oxygène) moindre, a été choisi.
Le type IV, généralement de couleur verte ou jaune, est utilisé après le dégivrage pour créer une couche protectrice qui empêchera la formation de glace pendant la phase de décollage.
« Pour limiter notre impact sur l’environnement, nous avons choisi des produits moins impactants pour dégivrer les avions », explique Delphine Scaion, cheffe de projets environnement.
Du glycol au biogaz
Une fois ces produits propulsés sur les avions, une partie est récupérée au niveau de la piste et est acheminée via le réseau de canalisations pour un traitement à la station d’épuration des Services industriels de Genève (STEP) d’Aïre. À Genève Aéroport, une balayeuse intervient systématiquement sur les positions des avions pour récupérer les reliquats de glycol.
Depuis début 2018, ils sont envoyés et traités dans les bioréacteurs de la STEP d’Aïre et revalorisés en biogaz.
>>> Environ 104’902 m3 de biogaz ont été produits en 2024.
Le biogaz obtenu est composé principalement de méthane, un gaz qui peut être utilisé pour produire de l'électricité, de la chaleur, ou même être injecté dans le réseau de gaz naturel. Cette transformation se substitue donc à la consommation d’énergie fossile.
Auteur
Anne-Elisabeth Celton
Rédactrice