Après la canicule, des épisodes orageux à répétition. L’occasion de faire le point sur les conséquences de ce phénomène météorologique et ses impacts pour les aéroports en général et pour notre zone aéroportuaire en particulier. 


Six questions à Paul-Louis Porteron, responsable de la gestion des aires de trafic (AMS) à Genève Aéroport.

  • La foudre est-elle dangereuse pour un avion en vol ?

En général, non. Dans la majorité des cas, elle ne cause pas de dommage physique à l’avion. La carlingue métallique fait office de cage de Faraday protégeant ainsi ceux qui sont à l'intérieur.

 

  • La foudre est-elle dangereuse au niveau du tarmac ?

Oui, dans deux cas de figure notamment. Tout piéton, coordinateur, agent d’assistance ou push-back, pourrait être foudroyé. Autre contexte périlleux : en cas d’avitaillement (fueling). En effet, si la foudre tombait sur le kérosène, tout pourrait s’enflammer très rapidement.

 

  • Comment prévient-on le danger de la foudre à l’aéroport ?

Il y a deux niveaux d’alerte. Au niveau orange, il y a entre 30 et 80% de probabilités pour que la foudre touche la zone aéroportuaire dans les 15 minutes suivantes. Au niveau rouge, cette probabilité augmente à 80%. Ces alertes sont signalées à tous les acteurs opérant sur le tarmac par une sirène qui retentit pendant 15 secondes et par l’allumage de feux « flash » de couleur rouge placés sur des mâts à environ 12 mètres du sol. Les feux fonctionnent pendant toute la durée de l’avertissement « rouge ».

L'internaute Laurent Barbey a récemment filmé cette séquence étonnante lors d'un orage sur Genève Aéroport:

  • Comment les alertes sont-elles transmises ?

Météosuisse, sous mandat de Genève Aéroport, est responsable de la transmission des différents niveaux d’alerte foudre. Ces avertissements sont envoyés à Skyguide et à la Vigie SSLIA (Service de sauvetage et de lutte contre les incendies) qui transmet à son tour aux instances concernées. C’est également MétéoSuisse qui déclenche les feux et sirènes installés sur la plateforme aéroportuaire.

 

  • Quelles sont les interdictions en cas d’alerte rouge ?

Les opérations de « fueling » sont immédiatement arrêtées. Toute personne se trouvant à découvert à l’extérieur doit rentrer immédiatement dans les bâtiments ou monter dans un véhicule ayant un toit afin d’éviter tout contact avec le sol en dehors de bâtiments. En cas d’alerte rouge, les opérations de chargement et déchargement sont suspendues. C’est pour cela que l’on ne débarquera aucun passager, ni des avions, ni des bus.

 

  • Finalement, quel est le phénomène météo le plus délicat à affronter pour un avion ?

En vol, ce sont les orages et la grêle. Dans ce cas de figure, ce ne sont plus les contrôleurs aériens qui indiquent au pilote quelle route prendre mais le pilote qui prend sa responsabilité individuelle en demandant s’il est autorisé à dévier de la trajectoire prévue pour contourner la zone orageuse. Quand on est contrôleur aérien, c’est éreintant de gérer les déviations successives.

Pour en savoir plus, découvrez le phénomène lié aux situations orageuses appelé "Les feux de Saint-Elme". 

 

Auteur

Marion Emonot