Afin d’assurer la sécurité des passagers, dégivrer les appareils lorsque les températures s’approchent de zéro en hiver est une opération essentielle. À Genève Aéroport, les résidus des produits de dégivrage qui s’écoulent sur la piste sont récupérés, traités et transformés en biogaz dans une station d’épuration. 

Dégivrer un avion, pour quoi faire ?

Le dégivrage d’un avion est une opération essentielle pour garantir la sécurité des passagers. Le givre peut:
- alourdir les appareils au décollage
- bloquer des parties mobiles
- endommager directement leur structure.

En Suisse, le dégivrage des avions est une opération quasi-quotidienne en hiver. 
À Genève Aéroport, 2’620 avions (vols ligne et charter) ont ainsi été dégivrés.

Le dégivrage, comment ça marche ?

20 dégivreuses mobiles se relaient sur la plateforme de Genève Aéroport pour réaliser cette mission en deux étapes.


- 1ère étape:  deux alcools, l'éthylène glycol et le propylène glycol, plus ou moins dilués avec de l'eau chaude, sont projetés sur l’appareil pour dégager la neige ou la glace. 

- 2ème étape: un autre fluide d’anti-givrage, composé de glycol, est utilisé pour éviter que du givre ne se forme à nouveau.

Les produits de dégivrage ont des températures de fusion nettement inférieures à 0°C (-13°C pour l'éthylène glycol, - 59°C pour le propylène glycol). Ils permettent de diminuer le point de congélation de l'eau présente sur les avions sous diverses formes.

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Le temps de dégivrage dépend de la quantité de neige accumulée sur l'avion. Cinq à dix minutes peuvent suffire. Mais quand la neige est collante et lourde, 30 minutes sont nécessaires.

L’appareil dispose alors d’un certain laps de temps lui permettant de rejoindre la piste de décollage tout en étant protégé. Attention ! Il doit s’envoler relativement rapidement afin de ne pas avoir à répéter cette opération. 

Que deviennent les polluants sur la piste ?

Les produits à base de glycol utilisés dans le cadre des opérations de dégivrage sont néfastes pour l’environnement s’ils se répandent dans les sols ou les cours d’eau. À Genève Aéroport, une balayeuse intervient systématiquement sur les positions des avions pour récupérer les reliquats de glycol. 

Depuis début 2018, ils sont envoyés et traités dans les bioréacteurs de la station d’épuration des Services industriels de Genève (STEP) d’Aïre et revalorisés en biogaz.

En 2022, 421 m3 résidus de produits de dégivrage ont ainsi été captés au sol et envoyés vers la STEP pour ravalorisation. Environ 117’872m3 de biogaz ont ainsi pu être produits.

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Le biogaz est une énergie renouvelable issue de la fermentation de matières organiques. Il peut être utilisé comme combustible pour le chauffage ou comme carburant. Dans la station d’épuration des Services industriels de Genève (STEP) d’Aïre, le biogaz est principalement consommé pour les besoins en énergie thermique des installations. Le reste de la production est injecté dans le réseau de gaz naturel.

Depuis janvier 2019, les eaux du bassin versant du Vengeron s’écoulant sur la piste, la taxiway et en dehors des positions avions sont récupérées, au travers d’un réseau de collecteurs. Elles sont ensuite redirigées vers le bassin de rétention du Vengeron, situé en bout de piste. Une station de mesure analyse alors le taux de carbone organique contenu dans l’eau. Selon le taux détecté, elle sera redirigée vers le Vengeron (ruisseau proche de la plateforme) ou vers la STEP d’Aïre.

Ce gigantesque bassin, grand comme quatre piscines olympiques, a redirigé vers la STEP d’Aïre 83'127 m3 d’eau durant l’hiver 2021-22. 

 

Auteur

Anne-Elisabeth Celton

Rédactrice