L’optimisation des opérations aériennes est l’un des leviers majeurs de réduction des émissions de CO2 du transport aérien commercial.
L’approche dite « en descente continue » (CDO pour Continuous descent operations) est testée dans de nombreux aéroports. Outre une réduction des gaz à effets de serre, elle permet de réduire les émissions sonores, particulièrement sensibles pour les riverains. A Genève, cette technique est de facto utilisée depuis de nombreuses années.
L'approche en descente continue est une technique au cours de laquelle les avions restent à haute altitude aussi longtemps que possible avant d’entamer leur descente sur une pente constante vers la piste.
Lors des procédures traditionnelles, les avions réalisent lors de leur descente plusieurs paliers à faible altitude. Ces paliers nécessitent une importante poussée des réacteurs et l’utilisation des dispositifs générateurs de bruit important.
En descente continue, ces paliers successifs sont supprimés. Cela permet de n’utiliser qu’un minimum de poussée tout en évitant d’importantes variations de régime moteur.
Logiquement, la consommation de carburant est réduite et donc les émissions de CO2, ainsi que les nuisances sonores. Une étude, réalisée par Eurocontrol entre janvier et août 2022, a mis en lumière que les approches réalisées à moteurs réduits sur cette période ont évité le rejet de 220’000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère, l’équivalent de 680 allers-retours Paris-New York !
A Genève, l’approche en descente continue est utilisée de facto depuis plusieurs années:
Les systèmes de gestion de trafic aérien modernes permettraient aujourd’hui de généraliser l’approche en descente continue. Mais cette technique nécessite une parfaite coordination entre les centres de contrôle et suppose donc qu’aboutisse le projet dit du « ciel unique européen ». Cette réforme a pour objectif de gérer d’une manière collective le ciel européen, avec à la clé un gain de temps, des trajectoires plus directes et une baisse notable des émissions de CO2. Faute d’accord politique au sein de l’Union européenne, le unique européen est pour l’instant au point mort.
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